Bulgarie et Schengen

mise à jour: june 2011

Le gouvernement bulgare travaille activement pour que la Bulgarie devienne membre de l'espace Schengen. Par conséquent, encore plus de restrictions sont imposés sur les demandeurs d'asile, qui essaient d'avoir une vie plus libre et plus humaine.
Premièrement, cela signifie la création de nouveaux centres de détention et de « réception » aussi bien qu’une intensification de la coordination du contrôle des frontières.

Le règlement actuel prévoit que l'agence nationale des réfugiés, qui est une organisation ministérielle, soit responsable pour les « centres de réception ».
Un de ces centres est situé dans la périphérie de Sofia. Il a une capacité de 500 personnes.
Un autre centre se trouve dans l'Est de la Bulgarie dans la périphérie du village Banya. Il peut accueillir 80 personnes.
Un nouveau centre, appelé « centre de transition », était planifié pendant plusieurs années à Pastrogor près le la frontière bulgaro-turque.  D’une capacité de 350 personnes, il est censé accueillir des migrants pour lesquels la ainsi nommé « procédure rapide » semble approprié. L'ouverture du centre transitoire s'est retardée à cause des incidents de corruption. Elle est prévue de prendre place cette année.

Les centres de détention par contre sont supervisés par le ministre de l'intérieur. En plus du centre de détention à Busmantzi qui se trouve près de Sofia et qui peut accueillir 400 personnes, un nouveau centre de détention a été ouvert en été 2011. Ce centre se trouve à Lyubimetz près de la frontière bulgaro-turque. 350 personnes sont censées y être accueillis.
Dans les cas courant les demandeurs d'asile sont directement envoyés aux centres de détention et y passent quelques mois au lieu d'être accueillis dans les centres de réception.

De plus, un centre de coordination et d'information des frontières de la Mer Noire était établit avec la participation de la Roumanie en 2004. Le centre se trouve au bord de la mer à Burgas. Des mesures respectives sont également appliquées au bord de la mer à Varna. L'Allemagne est une donatrice importante dans le contexte de l’entrée de la Bulgarie dans l'espace de Schengen.


La Bulgarie – Frontière extérieure de l'espace de Schengen

Deuxièmement, les accords de Schengen exigent une militarisation des frontières. Après être devenu un membre entier de l'espace de Schengen, la Bulgarie va partager les frontières extérieures de l'Union Européenne avec la Turquie, la Macédoine, la Serbie et la Mer Noire, ce qui fait en total 1647 km de frontières. Dans ce contexte une attention particulière est prêtée à la frontière bulgaro-turque.

Entre autre la militarisation des frontières mène à un nombre augmenté des gardes-frontière, plus de tours de surveillance, de nouvelles technologies militaires (par exemple : trois nouveaux hélicoptères ont été achetés à une société italienne). Des agents de police bulgares prennent part à la mission « Posseidon » de FRONTEX qui se passe à la frontière gréco-turque (aussi bien sur les terres que sur l’eau). Depuis mars 2011 des agents de police de FRONTEX sont présents à la frontière bulgaro-turque.

Troisièmement, tout cela favorise la prospérité d'une nouvelle  « industrie-frontière » émergeante. Selon le ministre de l'intérieur, Tzvetan Tzvetanov, la Bulgarie a dépensé durant ces trois dernières années 160 millions d’euros en « renforçant ses frontières ». De cette somme, 80% a été financé par l'Union Européenne. Le vice-ministre de l'intérieur, Dimitar Georgiev, déclara en 2001 que les avantages de l’entrée de la Bulgarie dans l'espace de Schengen sont la création d'emploi, la stimulation des investissements étrangers et la sécurité pour les entreprises.

Quatrièmement, la Bulgarie à déjà distribué des visas avec des données biométriques ce qui signifie dix empreintes digitales et une photo digitale pour les personne qui ne viennent pas de l'UE.

Dernier point mais non des moindre, l'introduction des critères de Schengen a aussi renforcé des tendances nationalistes dans le pays. Par exemple, seulement un jour après que la Grèce déclare la construction d’un mur à la frontière turque, le parti appelé « société pour une nouvelle Bulgarie » demanda qu'un mur pareil soit construit sur toute la frontière entre la Bulgarie et la Turquie (250km). (La Grèce faisait marche arrière et parlait d'un mur de 12,5 km dans le nord de la frontière)


Situation des migrants/réfugiés:

Mis à part la situation géopolitique générale résultant de la logique de l'espace de Schengen (voir ci-dessus), les migrants/refugiés en Bulgarie sont confrontés à plusieurs problèmes spécifiques. Officiellement, tous les migrants passent la procédure qui est appliqué pour des demandeurs d'asile.

Après l’entrée dans le pays / La demande pour le statut de réfugié:

Procédure rapide et procédure ordinaire:
Il y a deux genres de procédure en Bulgarie. La procédure rapide permet aux agents de police de frontière de juger par eux-mêmes si quelqu'un est « apte » pour passer la procédure ordinaire directement après être entré dans le pays. La procédure ordinaire est censée durer trois mois mais dans les faits elle a une durée de quelques années. Toutes les procédures ont surtout le but de convaincre les demandeurs d'asile de leur «déportation volontaire»

Des problèmes administratifs :

Un manque d'interprètes pour des langues différentes (surtout l’anglais) dans les lieux d’accueil aux frontières et dans les centres de détention ;
Un manque d'informations à temps sur les droits des réfugiés (par exemple : leur droit à faire appel, dans les sept jours, au refus du statut dans la procédure rapide ; leur droit de faire appel, dans les trois jours, lors de leur emprisonnement dans un centre de détention) ;
Le manque d'aide juridique gratuit ;
Le manque d'un secteur d'ONG active qui soutien ;
Le fait que les arrivants sont directement envoyés aux centres de détention au lieu des centres de réception ou de transition ;
La corruption ;
Le manque de soutien financier fiable (30 Euros pour les habitants des centres de réception) ; dormir dans la rue

Problèmes sociaux:

L'invisibilité des réfugiés et de leurs problèmes ;
Racisme/agressions

Des protestations de la part des demandeurs d'asile :

Javed Nuri d'Afghanistan s'est mis en flammes étant emprisonné dans un centre de détention il y a quelques années,
Des grèves de la faim (des Nigériens en 2010, des femmes afghanes en 2011),
Une révolte pendant une protestation civile hors du centre de déportation à Busmantzi le 27 mars 2011.

Après avoir reçu le statut de réfugié :

Il y a quatre types de protections : la Bulgarie concède un refuge (le président), une protection temporaire (pour des groupes), un statut de réfugié (l'agence nationale des réfugiés) ou un statut humanitaire (SAF)

Le programme national pour l'intégration des réfugiés de 2011-2013 parle ouvertement de l'assimilation culturelle (« l'adaptation culturelle ») et de rare soutien matériel et social.

Problèmes : Des cours de langue non-efficace (600 heures, 6 mois), hauts taux de chômage, marché noir, invisibilités dans la société, racisme/agressions.

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